Le cycle du blé tendre d'hiver

Les blés sont des plantes herbacées annuelles, monocotylédones, à feuilles alternes, formées d'un chaume portant un épi constitué de deux rangées d'épillets sessiles et aplatis.
Le schéma ci-dessous montre les différents stades du blé tendre d’hiver.



Cycle du blé tendre d’hiver

La levée

Une fois le grain semé et après humidification, une radicule (première racine) apparaît, puis un coléoptile et une première feuille paraît au sommet du coléoptile.
A savoir que la germination est uniquement déterminée par le cumul journalier de la température positive. Le zéro de végétation du blé tendre d’hiver est à 0°C, signifiant qu’en dessous de 0°C, la plante rentre dans un état végétatif où sa croissance est stoppée. La croissance de la plante est corrélée linéairement et positivement à la température. La croissance n’étant pas réversible, les effets de la température sont cumulatifs uniquement. Le cumul des degrés jours (DJ), au-delà du zéro de végétation, va renseigner sur la vitesse de croissance du végétal. La somme des températures obtenues est corrélée à l’apparition de stades clés.
Pour le blé tendre d’hiver, la moyenne des degrés jours pour la germination est d’environ 30 DJ (base 0) soit par exemple, trois jours à 10 °C ou 10 jours à 3 °C, pour la levée, d’environ 180-200 DJ.
La levée commence quand la plantule sort de terre et que la première feuille pointe. La vitesse d’apparition des feuilles dépend de la durée du jour et du rayonnement.
Il apparaît ensuite un renflement dans la partie supérieure du rhizome qui grossit et forme le plateau de tallage.

Un désherbage peut être pratiqué en pré-semis (juste avant le semis) ou en post-semis / pré-levée.
Suivant le semis, la présence de limaces doit être surveillée attentivement. Les limaces vont manger la première feuille et engendre l’arrêt de la croissance de la plantule. Les limaces doivent donc être détruites pour éviter toute perte de rendement. 

Le stade 3 feuilles 

Le stade 3 feuilles est une phase repère pour le développement du blé. C’est à partir de ce moment que va démarrer le tallage.

Le tallage

Au stade 3 feuilles, le tallage est marqué par l'apparition d'une tige secondaire, une talle, à la base de la première feuille. Chaque talle primaire donne des talles secondaires. Apparaissent alors, à partir de la base du plateau de tallage, des racines secondaires ou adventives, qui seront à l'origine de l'augmentation du nombre d'épis. Au moment du plein tallage, la plante est étalée.
Au début de l’hiver, le blé est généralement stoppé au stade tallage. Le froid va bloquer sa croissance et la croissance reprendra dès que les températures positives seront revenues.
Pour les blés d’hiver, une période de froid d’au moins 6-8 semaines est indispensable pour acquérir l'aptitude à fleurir : c'est le phénomène de vernalisation.
Le tallage s’arrête dès lors que la durée du jour permet l’élongation des premiers entrenœuds. Le nombre de talles émis par la plante est très variable : il dépend notamment de la densité de semis, des conditions climatiques (température), de la précocité de la variété au stade épi 1 cm. Le tallage peut s’arrêter lorsque le plante a seulement 3 talles (dans le cas de semis très tardifs) ou bien continuer jusqu’à 7 talles.

A la reprise de croissance, un désherbage peut être pratiqué à ce stade, si présence d’adventices.
Il est aussi important de réguler sa croissance.
Par ailleurs, c’est le moment d’apporter au blé son 1er apport azoté.

Le stade épi 1 cm

Le stade épi  1 cm est atteint quand le sommet de l’épi est distant de 1 cm du plateau de tallage sur le maître brin. Le tallage est terminé : les plantes se redressent. L’élongation de la tige principale et des talles les plus âgées commence. Les plus jeunes tiges régressent.

Il faut savoir que dans les 6 premiers mois suivant le semis, la plante a besoin d’environ 20% de la dose totale d’azote. A partir du stade épi 1 cm, la plante va consommer les 80% restant en environ 2 mois.  C’est donc le moment de faire le 2ème apport azoté, le plus important en terme de dose. C’est aussi le moment d’apporter les éléments secondaires (Soufre principalement) et les oligoéléments (Cuivre, Manganèse).
A partir du stade épi 1 cm et jusqu’à l’épiaison, il faut surveiller le développement de maladies fongiques (voir chapitre 4.10.3).
Enfin, un 2ème passage de régulateur de croissance peut être fait.

La montaison

- Stade 2 nœuds (2N)
A ce stade, les deux premiers entre-nœuds sont visibles à la base de la tige principale sur 50% des plantes.
Au sommet du bourgeon terminal, l’épi se développe. Les entre-nœuds s’allongent.
- Stade DFP
A la fin de la montaison apparait la DFP = dernière feuille pointante. Le stade DFP est atteint lorsque le sommet du limbe de la dernière feuille est visible, enroulé sur 50% des tiges.
A ce stade va commencer la méiose : événement cellulaire primordial qui se produit lorsque le sommet de l’épi atteint la ligule de l’avant dernière feuille. Ce stade correspond en général à la méiose mâle (pollinique).
- Stade dernière feuille (DF)
Déploiement de la dernière feuille

Le gonflement

L’épi a franchi l’avant dernière feuille et gonfle la gaine de la dernière feuille mais n’est pas encore visible. La gaine va ensuite se fendre puis éclater laissant apercevoir l’épi.

L’épiaison

L’épiaison est la période allant de l’apparition des premiers épis jusqu’à la sortie complète de tous les épis hors de la gaine de la dernière feuille. La croissance de la tige n’est alors pas tout à fait terminée, puisque le pédoncule de l’épi va continuer à croitre. Au niveau cellulaire se produit un phénomène inéluctable d’avortement d’une partie des fleurs initiées.
Le stade clé est à la mi-épiaison : 50% des épis à moitié sortis de la gaine
À ce stade, le nombre total d'épis est défini, de même que le nombre total de fleurs par épi. Chaque fleur peut potentiellement donner un grain (par exemple 25 grains par épi), mais il est possible que certaines fleurs ne donnent pas de grain, en raison de déficit de fécondation par exemple.

A ce stade, il faut continuer à surveiller les maladies fongiques et surveiller la présence d’insectes tels que les pucerons ou les cécidomyies, que l’on observe par temps lourds et orageux.

La floraison

On ne peut distinguer l’épi du maitre brin des autres épis.
En début de floraison, quelques étamines sont sorties dans la partie médiane des épis. A la mi-floraison, la moitié des épis ont des étamines dans la partie médiane. En fin de floraison, tous les épis ont les étamines sorties.

Le remplissage du grain

Cette période de grossissement du grain passe par des stades successifs remarquables :
Elongation du grain : la date du début du remplissage est estimée au moment où le grain occupe en longueur environ 20% de la taille des glumelles
Stade laiteux : Les téguments du grain sont formés. La taille potentielle du grain est déterminée. Le grain est vert.
Stade pâteux : Le stade pâteux correspond à la fin de la migration des réserves. Le PMG (poids de mille grains) est acquis. Le grain commence à jaunir.

La maturité

C’est le stade clé qui marque la fin de la période de remplissage des grains. Le poids des grains et leur teneur en protéines sont acquis. Leur teneur en eau est proche de 40%. Le grain durcit et sa coloration passe du vert au jaune.

La récolte

Ce stade est uniquement déterminé par des critères technologiques : c’est le moment ou le grain a atteint le taux d’humidité optimum pour que la récolte et la conservation lui conservent sa qualité technologique et sanitaire soit 13-14%.

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